Huit Uqamiens et Uqamiennes font partie des 34 personnes qui ont été honorées de l’un des trois grades de l’Ordre national du Québec, le 21 juin dernier, au Salon rouge de l’hôtel du Parlement. Fondé en 1984, cet ordre constitue la plus prestigieuse reconnaissance décernée par l’État québécois.
Chercheur reconnu mondialement pour ses recherches sur le traitement et la prévention du cancer, le professeur émérite Richard Béliveau a reçu le grade d’officier. Il étudie, entre autres, le transport des médicaments en développant des molécules vectorielles capables d’amener les médicaments anticancéreux spécifiquement aux cellules tumorales, réduisant ainsi les effets secondaires de la chimiothérapie. Vulgarisateur de talent, il est chroniqueur santé au Journal de Montréal, éduquant la population sur des concepts scientifiques complexes. Il a signé plus de 800 textes afin d’encourager les gens à adopter de saines habitudes de vie. Pendant six saisons, il a coanimé l’émission Kampai, à votre santé! à la télévision de Radio-Canada. Là aussi, par une approche à la fois rationnelle et ludique, il amenait les gens à privilégier des comportements bénéfiques pour la santé. Ses livres sur le cancer ont été traduits dans plus de 28 langues et distribués partout à travers le monde. Il a donné des centaines de conférences à l’international sur le traitement et la prévention du cancer. De plus, Richard Béliveau a fondé deux entreprises biotechnologiques spécialisées dans le traitement du cancer: Angiochem et Katana Biopharma. Les découvertes réalisées ont permis la création de deux médicaments de thérapie ciblée pour les tumeurs du cerveau, du sein et de l’ovaire. Ces médicaments font l’objet d’essais cliniques par la Food and Drug Administration (FDA), aux États-Unis, avec une approbation prioritaire de développement.
Helléniste et traducteur, le professeur émérite Georges Leroux (B.Sp.Sc. Religieuses 1972) est d’abord connu comme spécialiste de philologie grecque et professeur de philosophie ancienne. En plus de son œuvre savante, il a maintenu durant sa carrière un engagement philosophique fondamental au service du pluralisme et de la sécularisation, enjeux qui ont marqué durablement le débat public québécois. Bâtisseur d’institutions, il a contribué à façonner et à faire évoluer le Québec, notamment par sa réflexion sur la diversité et la laïcité. Dès sa fondation, il s’est impliqué dans la mise en place de l’UQAM et du réseau de l’Université du Québec, dont il a été un pionnier. Membre du comité fondateur de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, il a multiplié les tribunes de discussion au service de la culture et des idées. Pendant plus de 20 ans, il a animé diverses émissions radiophoniques au cours desquelles il est intervenu sur nombre de sujets de société. Dans la foulée du processus de déconfessionnalisation du système scolaire, il a travaillé à l’élaboration du programme d’Éthique et culture religieuse, implanté à l’école primaire et secondaire. Son enseignement, tout comme ses nombreuses conférences prononcées devant les publics les plus variés, et son travail radiophonique rigoureux et constant témoignent de son engagement en vue du dialogue social, culturel et philosophique. Il a reçu le grade d’officier.
Le professeur du Département de science politique Charles-Philippe David s’est vu décerner le grade de chevalier. Il est président de l’Observatoire sur les États-Unis et fondateur de la Chaire de recherche Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM, l’un des plus importants centres de recherche en relations internationales au Canada. Habile communicateur de l’actualité politique internationale, il a publié, seul ou en collaboration, une trentaine d’ouvrages. Il commente fréquemment l’actualité internationale dans les médias, tant sur les enjeux stratégiques et la sécurité que sur la politique américaine. En 2012, il a été récipiendaire du prix Vanier-McLaughlin, remis par le collège militaire canadien. Il est membre de l’Académie des lettres et des sciences de la Société royale du Canada et récipiendaire du prix Jean Finot de l’Institut de France. Il est le seul à avoir reçu à trois reprises la bourse Fulbright, pour ses séjours à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), à l’Université Duke et à l’Université Norwich. Il a été chercheur invité au Woodrow Wilson International Center for Scholars, professeur invité dans plusieurs universités dans le monde et professeur d’études stratégiques au Collège militaire royal de Saint-Jean. Charles-Philippe David a été le premier détenteur de la chaire en Peace Studies de l’Université catholique de Lille. Enfin, il a reçu, en 2023, le Prix d’excellence en enseignement de la Société québécoise de science politique.
La directrice de la Galerie de l’UQAM Louise Déry a reçu le grade de chevalière. Elle œuvre dans le domaine de la muséologie et de l’histoire de l’art à titre de conservatrice et de directrice d’institutions muséales, de commissaire d’expositions, d’enseignante, de chercheuse, d’éditrice et d’autrice. Elle a joué un rôle majeur dans la formation de nombreux professionnels et professionnelles dans des carrières gravitant autour du patrimoine contemporain ainsi que dans le soutien de la relève artistique, dans la promotion des carrières féminines de même que dans le rayonnement des artistes du Québec sur la scène internationale. Commissaire de dizaines d’expositions d’artistes canadiens dans le monde, elle a été commissaire du pavillon du Canada à la Biennale de Venise, où elle a propulsé avec aplomb l’artiste québécois David Altmejd. Elle a publié une centaine de catalogues d’exposition et collaboré à la création d’ouvrages littéraires et d’actes de colloques touchant aux arts et à la muséologie. De plus, elle a signé de nombreux articles dans des revues spécialisées et tenu de multiples communications dans les universités et les musées ainsi que lors de colloques à l’échelle mondiale. Reconnue pour sa rigueur, sa vigilance critique et son éthique, Louise Déry continue de développer sa pratique au quotidien et de s’engager en faveur de l’essor de la muséologie québécoise, du commissariat d’expositions et des pratiques artistiques les plus novatrices.
Considéré comme l’un des artisans du Montréal d’aujourd’hui, Clément Demers (M.G.P., 1985) est un gestionnaire de projets et un défenseur du patrimoine et du design sous toutes ses formes. Architecte et urbaniste, il a fait carrière à la Ville de Montréal pendant une quinzaine d’années, dont deux à la direction du service responsable de l’urbanisme et du développement urbain. Il a aussi œuvré pendant 12 ans dans différentes sociétés immobilières, dont la Société immobilière du patrimoine architectural de Montréal, qui a contribué à de nombreux projets de mise en valeur du Vieux-Montréal. Il a dirigé la mise en place des aménagements du secteur Place des arts du Quartier des spectacles et a été directeur général de la société Quartier international de Montréal, dont le projet du même nom a reçu plusieurs distinctions prestigieuses. Il a donné des dizaines de conférences partout sur la planète sur des sujets en lien avec l’urbanisme. Visionnaire, créatif, adepte de pratiques transdisciplinaires en design et projets urbains durables, il a concouru à rebâtir Montréal tout en s’investissant bénévolement dans de nombreuses initiatives. Depuis plus de 30 ans, il est engagé au sein de conseils d’administration ou d’organismes voués à la résolution d’enjeux culturels, sociaux ou immobiliers. De plus, soucieux de former la relève, il a été professeur titulaire à mi-temps et coordonnateur des programmes d’études supérieures en gestion de projets d’aménagement à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal. Il a obtenu le grade d’officier.
Brigitte Alepin (B.A.A. sciences comptables, 88) a reçu le grade de chevalière. Sommité en fiscalité, elle est reconnue internationalement pour son action en faveur d’une plus grande justice fiscale et de régimes d’imposition adaptés aux enjeux du 21e siècle. Professeure à l’Université du Québec en Outaouais, elle agit aussi à titre d’experte en politiques fiscales et en finances publiques et donne de nombreuses conférences annuellement. C’est également en tant qu’autrice, scénariste et réalisatrice qu’elle a su sensibiliser, éduquer et mobiliser des acteurs internationaux au sujet de la justice fiscale. Son œuvre constitue un modèle de lutte contre les inégalités. Son premier livre, Ces riches qui ne paient pas d’impôt, a marqué l’histoire de la justice fiscale au Québec. Elle a aussi remporté le prix Gémeaux du meilleur scénario pour le film Le Prix à payer, inspiré de son deuxième livre, La Crise fiscale qui vient. Elle a été répertoriée par l’International Tax Review parmi les 50 fiscalistes les plus influents au monde. Brigitte Alepin est Fellow de l’Ordre des CPA du Québec et elle figure parmi les 10 Grands Ambassadeurs de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal. Elle conseille les gouvernements et plusieurs organisations internationales et elle agit comme témoin expert à différents comités de la Chambre des communes et du Sénat canadien ainsi qu’à la commission des Lois de l’Assemblée nationale de la France. Elle est cofondatrice des conférences TaxCOOP et Radio-Dodo.
Nassib El-Husseini (Ph.D. science politique, 1996) a reçu le grade de chevalier. Auteur de L’Occident imaginaire, publié aux Presses de l’Université du Québec, il a obtenu un doctorat en science politique de l’UQAM en 1996. Dans les années 1990, il a œuvré comme expert en résolution de conflits et en développement des affaires internationales. En 2003, son parcours a pris un tournant majeur quand il a croisé sept artistes déterminés à laisser leur marque. Devenu directeur général de la troupe Les 7 Doigts de la main, il a contribué à exporter une vision résolument avant-gardiste et innovante. Sous sa gouverne, le groupe est devenu un acteur majeur de la scène artistique mondiale, avec 12 000 représentations offertes dans 56 pays, devant 20 millions de personnes. Nassib El-Husseini est lauréat de plusieurs distinctions : prix «Cèdre et Érable» de la Chambre de commerce et d’industrie Canada-Liban, le Prix Reconnaissance de l’UQAM (2013), Artiste pour la Paix, Prix de carrière en gestion culturelle de HEC Montréal et prix Charles-Biddle. En 2019, il a été nommé chevalier de l’Ordre de Montréal. Il a siégé à de nombreux conseils d’administration et présidé pendant 10 ans celui de la Conférence internationale des arts de la scène (CINARS). Il est aujourd’hui membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, de la Société des arts technologiques et du Movement Arts Creation Studio de Boston, dont il est membre fondateur. Il a été l’un des architectes de la création, en 2010, de Montréal Complètement Cirque, le premier festival international en arts du cirque en Amérique du Nord.
Sandrine Faust (B.A.A., 1993; B.Éd. enseignement en adaptation scolaire et sociale, 1997) a obtenu le grade de chevalière. Enseignante de formation, elle a joué un rôle essentiel dans la fondation d’Alloprof, un organisme de bienfaisance qui offre gratuitement du soutien aux élèves québécois vivant des difficultés scolaires. Actif depuis 1996, Alloprof est rapidement devenu une référence dans le domaine, transformant le paysage éducatif. En 1999, Sandrine Faust en est devenue la directrice générale. Grâce à son esprit innovant et à son écoute attentive des besoins des jeunes, elle a fait d’Alloprof un modèle mondialement reconnu. Dès les années 2000, l’organisme a créé une bibliothèque de contenus pédagogiques accessibles à la population, une plateforme d’échange en ligne entre les élèves et leurs enseignantes et enseignants, ainsi que des vidéos pédagogiques et des jeux vidéo révolutionnaires. Des centaines de milliers d’élèves font désormais appel à Alloprof. Toujours à l’affût des nouvelles technologies, Alloprof a récemment intégré de nouveaux outils analytiques et utilise l’intelligence artificielle pour offrir une expérience personnalisée. La fréquentation spectaculaire d’Alloprof témoigne de son importance dans le domaine de l’éducation. Le leadership visionnaire et le dévouement de Sandrine Faust ont changé la vie de nombreux jeunes en leur fournissant les outils nécessaires pour réussir à l’école et pour poursuivre leurs rêves. Le soutien scolaire offert par Alloprof aux élèves du Québec favorise l’augmentation du taux de réussite et la réduction du décrochage. L’engagement de Sandrine Faust à l’égard de l’éducation continue d’inspirer et de changer la vie des jeunes.
Source :Actualités UQAM
