Scott McKay en mode solutions

Scott McKay (M.Sc. sciences de l'environnement, 1993) était l’invité de la deuxième Classe des Originaux, tenue le 16 mars dernier dans le cadre de la série Passion sciences, une initiative visant à faire connaître le Mouvement des Originaux de l’UQAM. La journaliste Sophie-Andrée Blondin (B.A. communication, 1985), animatrice de la série, a présenté son invité, qui est aussi son conjoint dans la vie, comme un fervent défenseur de l’environnement. Chargé de cours au Département de responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM, cet ancien politicien est également l’auteur des livres Pour un Québec vert et bleu, sur la transition écologique, et L’Aventure du caca, un ouvrage publié l’an dernier, sélectionné pour le prix Hubert-Reeves, qui récompense les meilleurs ouvrages francophones de vulgarisation scientifique. 

Scott McKay confie que ce sont des images montrant les effets dramatiques de la pollution qui l’ont amené à étudier les sciences au collégial. Voir à la télévision des oiseaux englués dans une marée de pétrole a frappé son imaginaire. En 1977, il s’inscrit à une formation technique en assainissement des eaux. Parallèlement à sa vie d’étudiant, il trempe dans l’univers beatnik et lit la revue Mainmise, l’organe québécois de la contreculture à l’époque, ce qui l’amène à une vision plus large des enjeux de la pollution. «Comment éviter le mur et comment la question environnementale peut nous amener à changer le monde?», se demande-t-il.

C’est également à cette période qu’il s’implique dans le mouvement écologiste de son cégep et qu’il décide de poursuivre son parcours académique en sciences à l’UQAM. Sa rencontre avec le professeur Jean-Pierre Reveret, dans le cadre du cours Écologie, économie et environnement, orientera sa trajectoire vers la maîtrise en sciences de l’environnement. Il souhaite approfondir sa réflexion: «Comment concilier économie et environnement?» Son mémoire, rédigé en 1993, dresse un portrait des outils économiques pour contrer les problèmes liés aux changements climatiques, dont la bourse du carbone pour réduire les émissions polluantes des industries. Aujourd’hui, le système de bourse du carbone fonctionne bien, avec des objectifs ambitieux, parmi lesquels celui que le Québec soit «carboneutre en 2050». 

Militant écologiste de la première heure, Scott McKay fait bouger les choses sur plusieurs fronts. Influencé par l’éco-socialisme dans sa jeune vingtaine, un mouvement idéologique marginal prônant la démocratie directe, il s’implique dans son quartier de l’est de Montréal pour la protection du parc Bellerive ainsi qu’en politique municipale avec le RCM de Jean Doré.  D’abord élu conseiller municipal en 1986, il devient plus tard chef du Parti vert du Québec, un poste qu’il occupe de 2006 à 2008, puis député du Parti québécois de 2008 à 2014. Il est aujourd’hui membre additionnel du Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE).  Plus que jamais, il croit à l’importance de défendre l’environnement en mettant de l’avant des propositions réalistes et pragmatiques qui doivent s’inscrire dans le programme électoral des partis politiques. Selon lui, la connaissance scientifique est nécessaire pour nourrir les débats entourant les enjeux environnementaux. «Pour changer le monde, on a besoin autant de la science que du politique», dit-il.

Concernant le traitement des eaux, un sujet sur lequel il s’est penché dans son dernier livre, il souligne les problèmes causés par les changements climatiques: 60 000 débordements d’égouts ont été répertoriés au Québec en 2019 à la suite d’événements météo extrêmes. Il signale que la Fondation Rivières a réalisé une carte interactive des déversements d’eaux usées au Québec, en collaboration avec l’École des médias de l’UQAM. 

«Comme citoyen, on peut se mobiliser localement et choisir d’investir dans des infrastructures vertes», souligne le militant. Il donne ainsi l’exemple de l’utilisation de barils pour récupérer l’eau de pluie. Selon lui, le pouvoir de changer les choses passe par un plus grand pouvoir aux citoyens et les solutions devront émerger de la base. 

Scott McKay est convaincu que l’économie peut favoriser l’émergence de solutions pour contrer les problèmes environnementaux. Il cite en exemple le programme d’assainissement des eaux mis en place sous le leadership de Jacques Parizeau, alors ministre des Finances, dans les années 1980. En moins de 15 ans, grâce un investissement majeur dans les infrastructures, ce programme a permis d’inverser le taux d’eaux usées déversées dans les rivières, qui était de 98%. Aujourd’hui, ce taux est réduit à 2%, ce qui correspond à 80 petites municipalités qui déversent toujours leurs eaux usées sans traitement.

Scott McKay est fier d’avoir été associé au développement d’une technologie québécoise, le Pressoir Rotatif Fournier de Thedford Mines, devenue une véritable vitrine à l’international du savoir-faire québécois dans le marché de la déshydratation des boues, tant municipales qu’industrielles. 

La politique est l’art du compromis et Scott McKay souhaite que les différents acteurs se rassemblent pour trouver des solutions aux problèmes environnementaux, pour identifier les idées les plus porteuses et pour que soient prises les meilleures décisions. L’intégrale de la Classe de Scott McKay est disponible en ligne.

On peut réserver sa place dès maintenant pour la prochaine classe de la série Passion Sciences, qui se tiendra le 20 avril. Cette fois, c’est la journaliste scientifique Sophie-Andrée Blondin elle-même qui sera en vedette et l’entretien sera animé par Nicolas Langelier (B.A. communication, 2001), rédacteur en chef du magazine Nouveau Projet.

Inscription gratuite en ligne

La série des Classes des Originaux est organisée par le Bureau des diplômés et s’inscrit dans le cadre de la campagne majeure de financement de l'UQAM 100 millions d’idées.

Source : Actualités UQAM
Photo : Nathalie St-Pierre

 

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