Diplômé uqamien, l’UQAM n’est pour lui pas qu’une simple université, mais plutôt une maison de savoir où il a trouvé son identité intellectuelle. Originaire d'un milieu socio-économique défavorisé, Yves a gravi les échelons de la société grâce à son intelligence et à son travail. Enseignant de français et de littérature au collégial depuis 27 ans, il est également un fervent défenseur des droits LGBT.
« Je suis un transclasse », disait-il souvent, reprenant ainsi les termes d’Annie Ernaux et d'Édouard Louis « C'est moi qui me suis fait. »
Les années passées à l'UQAM ont nourri son esprit critique et son engagement social. Dans les années 1990, il a commencé à enseigner, transmettant son amour pour la littérature et la réflexion à des nouvelles générations. Mais ce n'était pas suffisant pour lui. Il voulait avoir un impact plus profond. Son expérience personnelle en tant qu'homme homosexuel a renforcé une conviction profonde « Je vois le besoin urgent de lire le monde autrement et d'explorer, par exemple, les différentes facettes du masculin, en mettant l'accent sur la dimension érotique souvent ignorée. » témoigne Yves.
La création de la Bourse Yves-Lamontagne – représentations du corps masculin n'est pas une décision prise à la légère. En effet, c'est le résultat d'années d'observation et de réflexion sur la représentation du masculin dans la société, mais surtout des commentaires de ses élèves en salle de classe, au cégep, au fil des ans : « Il n’y a rien à dire sur le masculin ». Cette bourse est l’aboutissement de plusieurs années d’engagement philanthropique. Il est d’ailleurs membre du Cercle de l’Avenir suite à un don testamentaire signé en 2012.
Yves espère ainsi encourager la recherche sur ces questions, défiant les normes établies et ouvrant de nouvelles perspectives. Il souhaite favoriser une lecture queer du corps masculin dans une perspective plus nuancée et inclusive de la beauté et du désir.
Il a des souhaits simples pour l’UQAM : encourager la recherche, enrichir les connaissances et respecter toutes les voix, incluant celles qui sont marginales. Il souhaite que son don soit utilisé pour ériger une université moderne qui maintient la diversité des opinions et des perspectives.
« L’univers intellectuel doit être accessible à tous. C'est ça, l'esprit de l'UQAM. » témoigne-t-il.
En somme, Yves Lamontagne est un exemple remarquable de la façon dont l’instruction peut transformer des vies et inspirer le changement. Son legs à l'UQAM témoigne de son désir ardent de voir une société plus éclairée et inclusive, où chacun peut s'épanouir et contribuer à un monde meilleur.