Pour souligner le 10e anniversaire du décès de l’écrivaine Nelly Arcan, des membres de sa famille ont fait un don de 25 000 $ à la Fondation de l’UQAM afin d’encourager la création littéraire à l’UQAM. Les Prix Nelly-Arcan récompenseront les auteurs et auteures de textes percutants, qui, à l’instar des œuvres de Nelly Arcan, suscitent de vraies remises en question.
« Grâce à la famille, grâce à cette romancière qui aurait dû vivre pour nous donner encore beaucoup de livres, une étudiante ou un étudiant en création recevra une aide qui lui permettra à son tour d’écrire. C’est une belle postérité qu’on donne ainsi à une écrivaine dont l’importance n’est plus à démontrer », a déclaré la directrice du Département d’études littéraires, Véronique Cnockaert.
« C'est avec une grande fierté que la famille de Nelly Arcan apporte son soutien à la création littéraire au Québec. Le Prix Nelly-Arcan vise à encourager de jeunes auteurs à interroger et à remettre en question les modèles qui façonnent la société. Il favorise l'éclosion de regards critiques et percutants sur l'état et l'évolution des mentalités », a poursuivi Marilène Bélanger, avocate et représentante désignée de la famille.
« C’est un immense honneur pour l’UQAM et sa Fondation de pouvoir remettre ces Prix littéraires du nom d’une prestigieuse diplômée de l’UQAM, qui a laissé une trace indélébile dans notre imaginaire collectif. Je remercie vivement la famille de Nelly Arcan de soutenir les étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs en création littéraire », a conclu le directeur général de la Fondation de l’UQAM, Pierre Bélanger.
Nelly Arcan : une œuvre qui perdure
L’œuvre de Nelly Arcan a fait grand bruit. Diplômée du baccalauréat et de la maîtrise en études littéraires, Nelly Arcan, née Isabelle Fortier, a publié quatre romans et un livre pour enfants : Putain (2001), Folle (2004), L’enfant dans le miroir (2007), À ciel ouvert (2007) et Paradis, clef en main (2009), auxquels s’ajoute le recueil d’essais Burqa de chair, publiée de façon posthume en 2019.
Obsession de la beauté, travail du sexe, rapport aux figures parentales, impossibilité d’un amour durable dans une société qui consomme et jette les femmes, fascination de la mort : ses propos durs, parfois insoutenables, doublés d’un style unique, ont fait sa renommée. « Au Québec, il y a un moment qu’on la lit et la fait lire avec le sérieux qu’elle mérite. En France, c’est à une véritable renaissance de son œuvre qu’on assiste en ce moment, notamment avec la tenue d’un colloque sur ses écrits et la réédition de Putain. On prend enfin Nelly Arcan pour l’immense écrivaine qu’elle était », explique la professeure Lori Saint-Martin, spécialiste de l’œuvre de Nelly Arcan.
Photo : Au premier plan : Erik Fortier, frère de Nelly Arcan; Marilène Bélanger, avocate, représentante désignée de la famille; Pierre Bélanger, directeur général de la Fondation de l’UQAM. À l’arrière : Karianne Fortier, nièce de Nelly Arcan; Jacynthe Mercier, mère de Nelly Arcan et Véronique Cnockaert, directrice du Département d’études littéraires. Crédit : Nathalie St-Pierre