Transmettre l’amour de la musique

Rose-Aline LeBlanc,
bourse personnalisée

« La musique, c’est quelque chose qui compte beaucoup dans une vie. Ma mère n’était pas une femme qui chantait, mais elle écoutait toujours de la musique », raconte Rose-Aline LeBlanc, dont l’enfance, comme celle de ses quatre frère et sœurs, a été bercée par la chanson. Sa maman, une amoureuse inconditionnelle de la chanson populaire, mettait de la musique partout où elle vivait.

Valorise Savard LeBlanc, sa mère, est née en 1932. L’année de ses cinq ans, sa famille s’installe sur une terre de colonisation en Abitibi. Jeune adolescente, elle s’amuse à transcrire dans des cahiers les chansons qu’elle entend à la radio, signe de son amour pour la musique. Ces cahiers existent toujours aujourd’hui. Étonnant, pour cette femme qui avait l’habitude de ne rien conserver.

 

Les cahiers de chansons de Valorise Savard LeBlanc

À l’hiver 2017, la musique s’est arrêtée pour Valorise, mais l’amour que sa fille lui porte est demeuré intact. En faisant du classement, Rose-Aline a retrouvé ces précieux cahiers, qui ont fait germer en elle l’envie de laisser une trace pour sa mère : « Je veux qu’on sache qui elle était, ce qu’elle aimait, ce qu’elle nous a donné. Rappeler à quel point elle était joyeuse et l’importance de la chanson à chaque moment de sa vie », explique-t-elle.

« Ma mère était originaire d’un milieu difficile et pauvre. Elle a accompli les extraordinaires choses ordinaires que font les femmes de cette génération. Elle a eu des enfants, elle s’en est occupée. Mis à part ses enfants, qui peut laisser des traces pour elle? », évoque Rose-Aline qui décide de créer la Bourse Valorise-Savard-LeBlanc.

Offerte aux étudiants du baccalauréat en musique, option musique populaire, chant, la bourse comporte comme critère les besoins financiers des candidats. « Ma mère vient d’un milieu ouvrier. Nous avons eu accès à l’éducation parce que pour elle, c’était important et qu’elle aurait aussi aimé y avoir accès. Cette accessibilité fait partie de l’ADN de l’UQAM et il faut faire en sorte de la conserver », explique cette diplômée de la Faculté de communication qui est maintenant conseillère en relations de presse et événements spéciaux au Service des communications de l’UQAM.

En posant ce geste, Rose-Aline a été inspirée par ses collègues, aussi donateurs à la Fondation de l’UQAM. « J’ai compris que c’était à ma portée, que je n’avais pas besoin d’être riche pour créer une bourse pour quelqu’un qui veut chanter et faire de la musique, ce que ma mère aimait », confie-t-elle.

Créer une bourse pour que de futurs musiciens et chanteurs fassent vivre leur musique dans le cœur de nombreuses mamans et de leurs enfants : « La chanson populaire, écrire des chansons, c’est important, ça nous accompagne et ça nous berce. Ça nous fait rire, ça nous fait pleurer. Ça correspond à là d’où je viens, tout simplement », conclut Rose-Aline.

Photo : Valorise Savard LeBlanc et sa fille Rose-Aline
Publié le 16/01/2018

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