Madeleine Forcier,
bourse personnalisée
L’art était à l’honneur dans la famille de Madeleine Forcier, installée à Nicolet, une région rurale du Centre-du-Québec. Sa mère, elle-même peintre à ses heures et amie avec le peintre-graveur Rodolphe Duguay l’amenait régulièrement visiter cet atelier. C’est ainsi que très tôt, elle découvre un monde qui la fascine. «Dans ma famille, la peinture était aussi présente que la littérature ou la musique», affirme-t-elle. C’est dans cet univers que la donatrice a développé son grand intérêt pour l’art sous toutes ses formes.
Cette passion ne l’a jamais quittée. Si bien qu’après des études à l’École des beaux-arts de Montréal, elle entame un baccalauréat spécialisé en enseignement des arts; elle fait d’ailleurs partie d’une des premières cohortes de diplômés de l’UQAM. Son parcours professionnel commence lorsqu’elle se joint à l’équipe de Graff où elle sera successivement coordonnatrice de l’Atelier, puis directrice de la galerie Graff qu’elle fonde en 1980 avec l’artiste Pierre Ayot. À partir de cette date, c’est la gestion de la galerie et l’organisation d’expositions qui deviennent ses chevaux de bataille. Passionnée d’histoire de l’art, Madeleine Forcier entreprend et complète une maîtrise en études des arts pour parfaire son expertise.
Ambassadrice assidue de l’art contemporain, propriétaire et directrice de la galerie Graff depuis plus de 35 ans, Madame Forcier participe au fil des ans à l’organisation et à la présentation de plus de 300 expositions, de même qu’à la mise en marché et à la diffusion d’œuvres au Canada et en Europe. Tout au long de sa carrière, elle conseille plusieurs individus et corporations pour la constitution de collections. «La profession de galeriste permet de faire connaître et de rendre accessible l’art contemporain au grand public. Nous agissons comme une courroie de transmission entre les artistes et celui-ci», dit celle qui forme bon nombre de jeunes à ce métier souvent méconnu.
Madeleine Forcier croit qu’il est primordial d’intéresser la relève aux enjeux et à l’importance de la diffusion et ce, malgré un contexte financier difficile et les coupures budgétaires récurrentes dans le domaine de l’art. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle a récemment créé une bourse personnalisée de 1 000$, destinée aux étudiants du baccalauréat en histoire de l’art ou du baccalauréat en arts visuels et médiatiques. «Je souhaite que cette bourse motive des étudiants à s’intéresser au phénomène de la diffusion. Nous manquons d’outils pour la vulgarisation, pour faire connaître l’art contemporain et démontrer que c’est un monde fascinant à découvrir et beaucoup moins compliqué que ce qu’il parait. Si ma contribution donne l’opportunité à des étudiants de développer une expertise en ce sens, j’en serais très heureuse», affirme-t-elle avec enthousiasme.
La donatrice n’hésite pas à mentionner que la philanthropie est nécessaire dans le milieu universitaire. «C’est connu, plus une société est éduquée, moins les taux de criminalité et de mortalité sont élevés. Je pense que c’est notre devoir de redonner à l’université qui nous a formés. Les francophones n’ont pas tendance à poser ce geste, mais il est nécessaire pour valoriser l’éducation supérieure et encourager les gens qui y oeuvrent», conclut Madeleine Forcier.
Crédit photo: Galerie Graff
Publié le 14/04/2016