Témoignages de nos donatrices et donateurs

Du Togo à Montréal, pour des études à l’UQAM

Roufaï Ouro-Koura,
étudiant à la maîtrise en géographie

Parmi les quelques 42 000 étudiants qui font vibrer l’UQAM, 3 471* sont des étudiants étrangers et proviennent de 96 pays différents. Parmi eux, Roufaï Ouro-Koura, arrivé du Togo en janvier 2015 pour entreprendre une maîtrise en géographie.

Bordé au sud par le Golfe de Guinée, le Togo est une ancienne colonie française détenant l’un des plus grands ports en eau profonde d’Afrique de l’Ouest. Malgré cet attrait économique, la situation est peu reluisante pour les jeunes togolais : « Il pourrait y avoir beaucoup d’opportunités, mais la mauvaise gouvernance fait que toute la jeunesse quitte le pays, » nous raconte Roufaï. Après des études en géographie urbaine et quelques années comme volontaire national, c’est le chômage qui l’attendait dans son pays natal.

À la suggestion d’un de ses frères, établi au Rwanda comme ingénieur dans une société pétrolière, Roufaï fait sa demande d’admission à l’UQAM. Malheureusement, son arrivée à Montréal coïncide avec les ennuis de santé de son frère qui l’empêchent de recevoir un soutien financier adéquat de sa part. Une situation délicate, puisqu’en tant qu’étudiant étranger, il fait face à la réalité des frais de scolarité majorés représentant plusieurs milliers de dollars par année.

Qu’à cela ne tienne, l’étudiant décide de foncer et de poursuivre ses études à l’UQAM. S’intéressant à la question de l’entrepreneuriat social face à l’insécurité alimentaire, il décroche un travail aux Fermes Lufa. Le cas de cette entreprise montréalaise sera même étudié dans son projet de mémoire, une expertise qu’il compte développer et faire profiter à son pays d’origine. « Tout en demeurant ici et avec des amis restés là-bas, je voudrais mettre en place des projets locaux qui aideront à maximiser la production alimentaire, explique-t-il, en ajoutant que les pratiques agricoles au Togo sont encore très archaïques. Pour se sortir du problème de la pauvreté, il faudra des initiatives privées, surtout dans le domaine agricole. »

À l’hiver 2017, c’est avec soulagement et gratitude qu’il reçoit une bourse d’Études sans frontières, section Québec (ESF-Qc), qui soutient les étudiants de l’UQAM issus de pays en développement. « C’est vraiment un grand soutien pour les étudiants qui proviennent de pays pauvres, souligne Roufaï en remerciant chaleureusement les donateurs. Une bourse comme celle-ci a un grand impact pour les étudiants étrangers, car on paie des sommes énormes qui ne sont pas à la portée de tous. »

Heureux d’être à l’UQAM où il aime le côté pratique de sa formation, Roufaï espère que ce geste posé par les donateurs du Fonds d’Études sans frontières de la Fondation de l’UQAM en inspirera d’autres. « Je souhaite que des actions comme celle-là continuent. Plusieurs étudiants ont la volonté de venir au Québec et peut-être même d’y rester, mais ce n’est pas à la portée de tous, » exprime ce boursier qui souhaite s’installer de manière permanente à Montréal.

*Donnée de l’automne 2016

Photo : Roufaï Ouro-Koura entouré de Francine Jacques (à gauche), présidente actuelle et membre fondatrice d'Études sans frontières, section Québec et d'Angèle Dufresne (à droite), ex-présidente et aussi membre fondatrice de l'organisme (crédit : Patrick Culhane).

Publié le 14/06/2017

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