Témoignages de nos donatrices et donateurs

Planifier, pour redonner au suivant!

Catherine Foisy,
don majeur

« Je suis vraiment fière! », s’exclame Catherine Foisy et il y a de quoi l’être. Âgée de seulement 36 ans, cette professeure au Département des sciences des religions de l’UQAM a consenti à la création d’un fonds capitalisé de 25 000 $. Si son jeune âge en étonne certains, pour elle « ce genre de décision se planifie et doit être prise le plus vite possible. »

Le Fonds Proulx-Foisy, nommé ainsi en l’honneur de ses parents, servira à remettre des bourses à des étudiants-parents aux cycles supérieurs en sciences des religions. « Moi, j’ai écrit des articles scientifiques, publié des livres, prononcé des conférences… Si je mène cette carrière, c’est en grande partie grâce à mes parents. Ce sont des gens qui ont toujours été engagés dans leur milieu et qui accordent une valeur centrale à la famille. Je veux aider les étudiants ayant des responsabilités familiales, une réalité bien présente à l’UQAM », explique-t-elle.

Bien que l’école a toujours eu beaucoup d’importance dans la vie de la donatrice, elle ne s’imaginait pas faire un doctorat, du moins, pas avant un âge plus avancé. Un plan que la commission Bouchard-Taylor vient chambouler alors qu’elle enseigne au collégial. « J’ai compris que nous avions vraiment un problème. C’est impossible de ne pas monter sur nos grands chevaux chaque fois qu’on parle de religion au Québec. Je me suis dit que ce serait peut-être le temps d’aller faire un doctorat! », déclare-t-elle avec passion.

Ayant étudié l’identité et l’appartenance à la société québécoise des jeunes immigrants montréalais lors de sa maîtrise en science politique à l’UQAM, elle se penche, au doctorat en Humanities à Concordia, sur la question de l’effort missionnaire québécois à l’étranger, entre 1945 et 1980. Elle en conclut que « si les Québécois ne parviennent pas à assainir leur rapport avec la religion, il y aura toujours des blocages comme société à accepter la différence religieuse venue d’ailleurs. » Notons qu’elle a aussi complété un post doctorat à l’Université d’Édimbourg.

Professeure au Département depuis 2013, Catherine Foisy y trouve véritablement sa place : « Ici, il n’y a pas de querelles de clocher pour savoir qui a raison ni de divisions selon les écoles de pensée. Nous sommes des chercheurs issus de tous les milieux, mais fédérés autour d’un même objet », dit-elle en rappelant qu’il s’agit du premier département non confessionnel d’étude de la religion au Québec. La professeure Foisy s’identifie à l’esprit de l’UQAM, qu’elle qualifie d’engagée, n’ayant pas peur des prises de position et qui accueille de nombreux étudiants de première génération, une réalité dont les enseignants doivent tenir compte. « Ce ne sont pas seulement des étudiants issus de foyers où personne n’est diplômé. Leur famille n’a parfois que peu d’intérêt pour les études universitaires. Il y a des étudiants carrément exceptionnels et il faut tout faire pour les soutenir dans la voie qu’ils ont choisie », clame-t-elle.

Pour celle qui a milité au sein de Québec Solidaire, le défi aujourd’hui consiste à « faire saisir aux étudiants et à la communauté de l’UQAM que la philanthropie ne va pas à l’encontre de programmes sociaux progressistes et d’un état social sain et engagé. C’est aussi à travers une Fondation qu’une université comme la nôtre est en mesure d’innover », note la professeure.

Se considérant privilégiée par sa profession et son parcours universitaire, Catherine Foisy estime que ce statut exige aussi de prendre des responsabilités. Pour elle, « il s’agit de contribuer financièrement afin que d’autres personnes puissent également atteindre leurs objectifs. »

Photo : Pierre Bélanger, directeur général de la Fondation de l'UQAM, et la professeure Catherine Foisy.

Publié le 01/12/2017

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