Denis Dumas (1944-2022),
don d’assurance vie

« J’aurai aimé avec passion tous les langages de mon peuple. » Le message qu’a laissé Denis Dumas en souvenir de lui résume bien qui il était : un fervent intellectuel de la science du langage québécois. « C’était sa préoccupation et sa passion jusqu’à la dernière journée de sa vie », résume son frère Alexandre.

Enfant, Denis avait pratiquement élu domicile à la bibliothèque municipale. « Il y passait des journées entières, c’était un amoureux des livres. Je l’appelais mon rat de bibliothèque favori », rigole son frère. Puis, avec le temps, son attachement profond pour le français le mène à l’étude de la langue. Il fait alors des études à l’Université de Californie à San Diego, puis à l’Université de Montréal où il défend sa thèse de doctorat au sujet de la phonologie du français montréalais.

En 1969, il rejoint la toute nouvelle Université du Québec à Montréal à titre de professeur au Département de linguistique, un emploi qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 2003. Membre engagé de la communauté universitaire, il a notamment dirigé la Revue québécoise de linguistique et été directeur de département. « L’UQAM, c’était sa vie. Il y a consacré tout ce qu’il pouvait y consacrer, même hors de ses heures d’enseignement, rappelle Alexandre Dumas. Il avait un attachement profond qui ne faisait l’objet d’aucun compromis. » Et pour témoigner de cet attachement, il confirme un don d’assurance vie à la Fondation de l’UQAM en 1989.

À son décès en novembre 2022, sa succession verse ainsi plus de 17 000 $, ce qui permettra de mettre sur pied les Bourses Denis-Dumas et d’encourager la relève en linguistique. « Son seul souhait, c’était d’aider des gens qui, comme lui, sont des tenants du français québécois », souligne son frère.

Un geste généreux qui lui permettra de continuer d’accompagner la relève encore longtemps. Merci, monsieur Dumas.

Publié le 4 avril 2023